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ELEANOR MARY,
LA JOLIE ANGLAISE DEVENUE MARSEILLAISE

ELEANOR MARY est née de la passion d’un navigateur anglais pour les cotres pilotes.
Après avoir fièrement traversé mers et océans, la voici aujourd’hui aux mains d’un couple amoureux de vieux gréements, qui ont redonné vie à cette pépite.

Retour sur son histoire.

Le cotre pilote Marguerite T construit en 1893
Le cotre pilote Marguerite T construit en 1893

ELEANOR MARY, UN COTRE PILOTE ?

Les cotres pilotes sont les ancêtres des pilotines, ces bateaux qui déposent les pilotes à bord des navires de commerce à l’approche d’un port.

Avant qu’ils ne soient tous équipés de moteurs, les bateaux pilotes sont des voiliers. Les cotres pilotes allient deux qualités nécessaires à leur mission : navigabilité et performance. Si leur coque massive, stable, leurs lignes épurées les rend particulièrement reconnaissables, c’est leur gréement totalement disproportionné qui fait leur popularité.

Les cotres pilotes deviennent un genre bien établi dès le XVIIIème siècle, qui se perfectionne au fil du temps. Les plus célèbres sont les cotres pilotes du canal de Bristol de la fin du 19ème siècle.

Les amoureux des cotres pilotes connaissent tous les voiliers Cornubia, Hesper ou Marguerite T.

UN PROJET FOU DE RÉPLIQUE UNIQUE :

Nous sommes en 1996, David Darbyshire, un anglais passionné par les cotres pilotes décide de faire construire la réplique du plus célèbre d’entre eux : Le Marguerite T (1893).

Le projet fou est confié au chantier canadien Covey Island Boatwork qui a déjà construit plusieurs bateaux de ce type.

Dès le début, David s’entoure des meilleurs architectes : Nigel Irens et Ed Burnet, il ne mégote pas sur la qualité. Tout doit être parfait. Nigel Irens est connu pour avoir construit le catamaran d’Ellen Mac Arthur avec lequel elle bat le record du Tour du Monde en solo en 2005.

Ed Burnett a la réputation d’un génie de l’architecture navale dont la carrière est consacrée en 2012 lorsqu’il se voit confier la construction du navire pour le Jubilé des 60 ans de règne d’Elisabeth II. Honneur suprême s’il en est.

La construction d’Eleanor Mary débute en 1998.

Construction de la coque d'Eleanor Mary
Eleanor Mary à quai
Eleanor Mary à quai

LES PERFORMANCES D’ELEANOR MARY

Comme si la construction d’une pièce unique dans un chantier transatlantique n’était pas assez ambitieux, David exige que le bateau soit construit dans la norme anglaise de Category 0 afin de pouvoir exploiter le voilier partout dans le monde.

S’ajoute à cette exigence l’obligation de respect des récentes normes de l’Union européenne. Trois cloisons étanches, deux études de stabilité des plus poussées, précautions dans les systèmes de pompe, construction de la coque en strip planking…

Le dernier inspecteur des affaires maritimes anglaise dit d’Eleanor Mary que cette multiplication de standards de construction en a fait un bateau des plus robustes.

OBJECTIF TALL SHIP RACE 2000

David Darbyshire s’est fixé pour objectif de terminer la construction d’Eleanor Mary à temps pour participer à la régate transatlantique ‘Tall Ship Race’ de l’an 2000.

Après une première transatlantique pour rentrer en Angleterre, Eleanor Mary nécessite des ajustements. Le gréement n’a que deux ans mais David le fait changer entièrement en pin d’Orégon, par le meilleur gréeur à Cowes.

Sur la ligne de départ David est prêt à réaliser son rêve. En recevant le prix à l’issu de la Tall ship Race, David confesse avec le sourire que la partie la plus difficile de la régate restait la gestion des jeunes pendant les escales ! Pari gagné.

Eleanor Mary lors de la Tall Ship Race
Eleanor Mary lors de la Tall Ship Race
Alexander T au port d'Estartit en Espagne

VINGT ANS DE NAVIGATION

Après la Tall Ship Race, Eleanor Mary retraverse deux fois l’Atlantique.

Elle connaît aussi des navigations des plus difficiles dans les mers capricieuses de Suède et de Norvège où le voilier essuie quelques tempêtes. Y compris pour une traversées jusqu’aux Açores où David passe des vacances.

En 2008, le voilier est vendu à un couple qui le convoie d’Angleterre jusqu’à l’Estartit en Espagne où plusieurs fois par an, il traverse jusqu’à Palma et Ibiza pour du cabotage saisonnier – sous le nom d’Alexander T.

Le voilier est entretenu superficiellement et navigue de moins en moins, il perd peu à peu de sa superbe.

ELEANOR MARY DEVIENT FRANÇAISE … ET MARSEILLAISE

En 2021, le joli cotre pilote est en vente en Espagne.

Fanny et Benoit Bouchet – déjà propriétaires du navire Le Don du Vent – tombent amoureux du voilier.

Ils le convoient jusqu’à Marseille avec un pavillon provisoire avant que ne commence le calvaire de la francisation d’un voilier anglais post Brexit. En mai 2022, le voilier est enfin francisé !

Fanny et Benoit décident de lui redonner son nom d’origine : Eleanor Mary devient marseillaise.

Petite sœur du voilier Le Don du Vent elle complète l’offre de découverte des Calanques à la voile que le couple propose au départ du Vieux Port de Marseille.

Nouvelle histoire à suivre pour Eleanor Mary
Nouvelle histoire à suivre pour Eleanor Mary

Tout savoir sur ELEANOR MARY …

Nom ELEANOR MARY
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Genre Cotre Pilote
Architecte Nigel Irens & Ed Burnett
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Longueur hors tout 20 m
Longueur au pont 15,64 m
Longueur de flottaison 13,69 m
Largeur 4,35 m
Tirant d’eau 2.13 m
Beaupré 4,48 m
Déplacement 32 tonnes
Tirant d’air 20 m
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Voiles :
Grand Voile 72,7 m
Flèche 19,9 m
Trinquette 31,2 m
Foc 28,9 m
Voiles de travail 151,8 m
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En complément :
ClinFoc 27,2 m
Reacher 109,1 m
Voile carrée 43,1 m